Enfant-pluie, de Marc Graciano

11 Oct

Lu par… Bérénice

Mammouth laineux

 

 

 

 

Le Marc Graciano de l’année est merveilleux (chez Corti). Que ma passion pour sa plume ne vous laisse pas croire qu’au Prix Virilo, nous sommes partiaux à certains auteurs. C’est vrai mais nous les lisons avec une attention renouvelée (on était même un peu inquiets pour lui l’an dernier).

D’aucuns seront déçus (il n’y a pas de fromage de bite), mais un conte préhistorique, en voilà une vraie originalité depuis Jean-Jacques Annaud !

Enfant-pluie est un petit livre, un petit conte, de, oh!, peu de pages mais le monde y est caché.

Enfant-pluie est un enfant, il s’appelle ainsi car, au moment du passage en ce monde, la pluie faisait déborder les rivières, gronder le ciel et glisser la terre. Il est né aidé de deux mains, celles de Celle-qui-sait-les-herbes.

Un peuple s’interroge : que faisaient donc ceux d’avant de tout cet amas de pierres taillés ? Révéraient-ils leurs Dieu, quelles étaient leurs capacités intellectuelles, ces objets avaient-ils une utilité pratique, quelle grossièreté dans cette taille, enfin, disent tous. You know nothing, Johns Snows, répond Celle-qui-sait-les-herbes.

Et Celle-qui-sait-les-herbes emporte Enfant-pluie dans son voyage, apprentissage de la terre, du ciel, du vent et des ocres pigmentés.

C’est subliment illustré par Laurent Graciano.

L’écriture de Graciano s’est un peu modifiée, plus rapide que ses autres livres, il joue avec le passé et les anachronismes, les mots de notre époque et les rêves d’une autre (ou est-ce l’inverse), les gisements de pétrole et les grottes immaculées.

Encore.

Vitement entre deux pages, le désir.

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